La naissance de Louis XIII (Cycle de Marie de MĂ©dicis) - Rubens
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Analyse
La commande faite Ă Rubens stipulait ceci :Â
« 11. tableau. Accouchement de la Reine de Monsieur le Dauphin
La Reine est reprĂ©sentĂ©e assise, lasse de lâenfantement, mais joyeuse et contente, regardant M. le Dauphin que tient le GĂ©nie du salut. Au cĂŽtĂ© est ThĂ©mis qui le prend en sa protection ; derriĂšre la Reine est CybĂšle, mĂšre des dieux, et de lâautre cĂŽtĂ© est la FĂ©conditĂ©, le cornet dâabondance en main, cinq petits enfants dedans qui dĂ©notent toute la race royale, un GĂ©nie qui tient le rideau du lit, et au ciel un soleil levant avec lâĂ©toile Lucifer qui le prĂ©cĂšde. » (Bnf Ms Baluze, 323, fol. 54, transcription Foucart et Thuillier, corr. HĂ©nin et Cojannot)Â
Apollon mĂšne son char dans le ciel en haut Ă gauche pour annoncer la naissance du Dauphin, le matin du 21 septembre 1601. Le jeune homme qui tient dans ses bras le nouveau nĂ© au premier plan Ă droite est « le GĂ©nie du Salut ». La Justice (ThĂ©mis), derriĂšre lui, se penche affectueusement sur lui : on distingue son attribut, la balance. Les cinq nouveaux nĂ©s, dans la corne dâabondance que tient la jeune femme Ă gauche (la FĂ©conditĂ©, ou CĂ©rĂšs), reprĂ©sentent les enfants que le roi et la reine auront par la suite. Marie de MĂ©dicis est placĂ© sous la protection de CybĂšle, couronnĂ©e de tours. Elle a Ă©tĂ© elle-mĂȘme reprĂ©sentĂ©e en CybĂšle : voir la mĂ©daille de Guillaume DuprĂ© en 1615.Â
« En voyant ce Tableau on infere, par exemple, que lâaccouchement arriva le matin, parce quâon y remarque le Soleil qui sâĂ©leve avec son char, & qui fait sa route en montant. On infere aussi que cet accouchement fut heureux par la constellation de Castor que le Peintre a mis au haut un Tableau, & qui est le symbole des Ă©venemens favorables. A cĂŽtĂ© du Tableau est la FĂ©conditĂ© qui tournĂ©e vers la Reine lui montre dans une corne dâabondance cinq petits Enfans, pour donner Ă entendre que ceux qui naitront de cette Princesse iront jusquâĂ ce nombre. Dans la Figure de la Reine, on juge facilement par la rougeur de ses yeux, quâelle vient de souffrir dans son accouchement : Et par ces mĂȘmes yeux amoureusement tournĂ©s du cĂŽtĂ© de ce nouveau Prince, joints aux traits du visage que le Peintre a divinement mĂ©nagĂ©s, il nây a personne qui ne remarque une double passion, je veux dire un reste de douleur avec un commencement de joie, & qui nâen tire cette consĂ©quence, que lâamour maternel & la joie dâavoir mis un Dauphin au monde, ont fait oublier Ă cette Princesse les douleurs de lâenfantement. » (Roger de Piles, Cours de Peinture par principes, Paris, J. Estienne, 1707, p. 463-464 ; Gallimard, Tel, p. 224)
Informations techniques
Notice #000828