La Servante justifiée (La Fontaine, Contes, dessins prép. de Cochin)
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Analyse
Un maître surprend sa belle servante qui faisait un bouquet pour sa maîtresse dans le jardin. Celle-ci se défend de ses avances et tombe. « Une voisine aperçut le mystère. / L’époux la vit, je ne sais pas comment. » Double effraction donc : la voisine depuis son premier étage surprend le maître et sa servante au moment où celle-ci tombe, répandant à terre chez Cochin sa corbeille au lieu de lui jeter à la figure son bouquet de fleurs. Mais le mari surprend la voisine les surprenant, et réitère la scène avec sa femme, de sorte que lorsque la voisine lui rapporte la première scène de la servante, la maîtresse croit entendre parler de la seconde avec elle-même. D’où le célèbre dialogue, où à chaque nouvelle assertion de la voisine, la femme répond « c’était moi ». Le secret surpris s’évente à être rapporté : il ne conserve sa valeur que pour celui qui l’a surpris et se défait dans le discours. A comparer avec la scène entre la comtesse et le chevalier (la fausse suivante déguisée en homme) rapportée par Trivelin à Lélio dans La Fausse suivante.
2. Acquis par le musée le 10 décembre 1990, de la collection Auguste et Eugène Dutuit.
3. La Fontaine emprunte ici, mais de loin, à la 45e nouvelle de l’Heptaméron de Marguerite de Navarre. Comparer avec le dessin de Fragonard sur le même sujet.
Informations techniques
Notice #001142