Le Temps jette les noms des vies dans lâOubli (Roland furieux, Valgrisi, ch35)
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Analyse
Au second plan Ă droite, se trouve le palais sur lequel sâouvre le chant 35. Dans lâarche de gauche, saint Jean (S. G.) et Astolphe (AST. tout en bas) regardent les trois Parques filer le fil des vies : Atropos (ATRO.) tient la quenouille, Clotho (CLO.) guide le fil et LachĂ©sis (LA. en bas) agenouillĂ©e lâenroule avec une manivelle. Dans lâarche de droite, les deux visiteurs sont arrĂȘtĂ©s devant les mĂȘmes Parques, cachĂ©es par la tĂȘte de lâAstolphe du premier plan, mais signifiĂ©es par leurs initiales : A. LA. et DLO (pour CLO ?). Peut-ĂȘtre saint Jean dĂ©signe-t-il du doigt le peloton dâor plus brillant qui donnera naissance Ă la vie dâHippolyte dâEste (str. 6-10).   Â
Au premier plan Ă droite, Jean (GIO.) etAstolphe (AST.) sâapprochent de la rive du fleuve LĂ©thĂ© (str. 11), oĂč ils retrouvent le vieillard Temps (TEM., voir str. 18) jetant les noms des vies gravĂ©s sur de petits papiers enroulĂ©s. Les oiseaux avides tentent de sâemparer des noms. Parmi eux, au second plan Ă gauche, deux cygnes (allĂ©gories des poĂštes chantant la renommĂ©e des princes, voir str. 23) ont amenĂ© sur lâautre rive, vers le temple de lâimmortalitĂ© (IMMOR.), les noms des vies qui seront sauvĂ©es de lâoubli (str. 15).   Â
Une nymphe, reprĂ©sentĂ©e deux fois, rĂ©cupĂšre dâabord les papiers apportĂ©s par les cygnes, puis les fixe tout autour de la statue dressĂ©e sur une colonne au milieu du temple.   Â
A la strophe 31, rupture narrative, matĂ©rialisĂ©e sur la gravure par la coupure mĂ©diane des toits du temple et du palais. A la jonction des deux toits, Bradamante, qui a rebroussĂ© chemin de Paris vers Arles oĂč se trouve dĂ©sormais lâarmĂ©e dâAgramant quâa suivie Roger, rencontre Fleur-de-Lis (F. D.) Ă©plorĂ©e car son amant Brandimart est retenu prisonnier par Rodomont. Bradamante Ă©pouse la cause de Fleur-de-Lis et part dĂ©livrer Brandimart de Rodomont : les deux femmes sont dessinĂ©es de dos chevauchant vers le fleuve qui sĂ©pare Ă nouveau en deux la gravure.   Â
Sur la droite, Bradamante (BRA.) affronte Rodomont (RO.) sur le pont depuis lequel il garde le mausolĂ©e dâIsabelle (str. 47). On voit Rodomont tomber, toucher par lâinfaillible lance dâor. Bradamante suspend alors, Ă droite, dans le mausolĂ©e (lâalta sepoltura, str. 52), les armes du vaincu. Noter le parallĂ©lisme avec le geste de la nymphe dans le temple de lâimmortalitĂ©. LâArioste Ă©voque alors les autres armes des chevaliers vaincus par Rodomont et, parmi elles, celles de Sacripant, de qui Rodomont tenait son cheval Frontin (str. 54-56) : est-ce pour cette raison que Sacripant (SACRI) est reprĂ©sentĂ© prĂšs du mausolĂ©e, tandis que lâicone de Bradamante maĂźtrisant Frontin est figurĂ©e trois fois ?   Â
Un peu plus haut au centre, allant vers la gauche et longeant le fleuve (Lungo il fiume, str. 62), Bradamante et Fleur-de-Lis partent ensemble pour Arles (str. 59), emmenant avec elles Frontin, le cheval de Rodomont. Fleur-de-Lis compte embarquer de lĂ pour lâAfrique, oĂč Brandimart doit ĂȘtre libĂ©rĂ© sur la parole de Rodomont.
Arles (ARLI) est reprĂ©sentĂ©e en haut Ă gauche : Fleur-de-Lis (F.D.) y mĂšne Frontin Ă Roger, avec un message outrageant de la part de Bradamante, qui demande Ă combattre. Serpentin (SER.) se prĂ©sente, tandis que les ArlĂ©siens assistent au spectacle depuis les remparts (str. 68). Un second combat oppose Bradamante Ă Grandonio de Volterne (GRAN.), plus haut Ă droite ; un troisiĂšme lâaffronte Ă Ferragus (FER., str. 76).   Â
Le chant se termine sur la promesse du combat contre Roger.
Informations techniques
Notice #001302