Justine chez Rodin (Nlle Justine, 1799, ch6, fig8)
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Analyse
Rosalie, la fille de Rodin, a placé Justine « près d’une cloison assez mal jointe pour laisser, entre les planches qui la forment, un jour suffisant à distinguer et à entendre tout ce qui se dit et tout ce qui se fait dans la chambre voisine » (p. 524). Elle voit alors comment Célestine, la sœur de Rodin, lui amène une fillette, Julie, une « Agnès » (p. 526), en référence à l'Agnès de L'Ecole des femmes, et tire le cordon qui retient ses jupes. Les libertins, complices, plus grands, et entourant la victime implorante, montrent leur domination. Les fesses de la jeune fille, paradoxalement, sont tournées vers le regard de Justine vertueuse, « ne voulant rien négliger » (p. 524) des mœurs de ses nouveaux maîtres. Rodin qui s'intéresse plus à la détresse de sa victime qu'à son corps pour le moment, ne les a donc pas encore nettement face à lui. Contre la cloison, dans un baquet d’eau vinaigrée, les verges sont laissées à tremper pour être plus cinglantes. Elles anticipent la scène de fustigation qui va avoir lieu pour punir Julie d'une faute qu'elle n'a jamais commise, dans un simulacre de jugement expéditif.
1. Au-dessus de la gravure à gauche « T. I. », à droite « P. 262. »
Informations techniques
Notice #001642