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La mort de Virginie - Doyen

SĂ©rie de l'image :
Date :
1758
Nature de l'image :
Peinture sur toile
Lieu de conservation :
P438

Analyse

Livret du Salon de 1759 :

« Par M. Doyen, Agréé.
119. La mort de Virginie. Virginius, Romain, de Famille PlĂ©bĂ©ienne, avoit une Fille ĂągĂ©e de quinze ans, promise en mariage Ă  Icilius, qui avoit Ă©tĂ© Tribun. Le Decemvir Appius, n’ayant pĂ» la sĂ©duire, engagea Claudius, un de ses Clients, Ă  la saisir & la revendiquer comme son Esclave ; mais cette violence ayant excitĂ© les cris du peuple, le Decemvir n’osa dĂ©cider en l’absence de Virginius, qui Ă©toit Ă  l’armĂ©e, & remit la cause au lendemain. On a reprĂ©sentĂ© le moment du jour suivant oĂč Virginie est dans la Place publique au pied du Capitole, devant le Tribunal d’Appius, accompagnĂ©e de son Pere, de sa Gouvernante, d’Icilius, & de plusieurs Dames Romaines, tĂ©moins des couches de sa mere qui Ă©toit morte. Le Decemvir aveuglĂ© par sa passion, sans vouloir rien entendre, prononce que Virginie appartient Ă  Claudius, & commande aux Soldats qu’il avoit fait descendre du Capitole de chasser le peuple. Tous ceux qui assistent Ă  ce Jugement inique, jettent des cris & veulent s’opposer Ă  son exĂ©cution. Le Peintre a prĂ©fĂ©rĂ© ce moment Ă  l’horreur de celui qui le suivit, oĂč Virginius sacrifia sa fille pour lui sauver l’honneur & la libertĂ©. Ce Tableau a vingt pieds de largeur sur douze de hauteur. »

Commentaire de Diderot :

« La Mort de Virginie par Doyen est une composition immense oĂč il y a de trĂšs belles choses. Le dĂ©faut c’est que les figures principales sont petites, et les accessoires grandes. Virginie est manquĂ©e ; ce n’est ni Appius, ni Claudius, ni le pĂšre, ni la fille qui m’attachent ; mais des gens du peuple, des soldats et d’autres personnages qui sont aussi du plus beau choix ; et des draperies d’un moelleux, d’une richesse et d’un ton de couleur surprenant. » (Diderot, Salon de 1759, Ver IV 199)

Annotations :

2. Tableau d’agrĂ©ment de l’artiste Ă  l’AcadĂ©mie. Doyen fut agrĂ©Ă© le 5 aoĂ»t 1758. C’est la premiĂšre peinture qu’acquiert Philippe de Bourbon, duc de Parme, pour sa galerie, sur le conseil du marquis du Tillot, en 1760. Doyen aurait sĂ©journĂ© Ă  Parme en 1756, Ă  son retour de Rome pour Paris.

3. Dessins prĂ©paratoires dispersĂ©s au Louvre, Ă  l’Ermitage, Ă  Francfort. Une esquisse se trouve dans une collection hollandaise. Une copie d’aprĂšs un dessin de Vien, au musĂ©e de Rochefort.
La localisation actuelle de son tableau de rĂ©ception en 1759, « Jupiter et Junon recevant d’HĂ©bĂ© le nectar » (235x177 cm), est inconnue. Une rĂ©plique en est conservĂ©e au musĂ©e d’art et d’histoire de Langres, inv. 863-1-2.

Objets :
TrĂŽne, siĂšge de commandement
Marches
Estrade
Colonnes
Sources textuelles :
Tite-Live, Histoire romaine, livre III
Chapitres XLIV-XLVIII
Diderot, Salons
Versini IV 199

Informations techniques

Notice #001812

Image HD

Identifiant historique :
A1131
Traitement de l'image :
Image web
Localisation de la reproduction :
Wikimedia commons
Bibliographie :
Diderot et l’art de Boucher à David (cat), 1984
p. &79