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Récit de Dalinde à Renaud devant St Andrews (Roland furieux, Valgrisi, 1560 ch5)

Attribution incertaine
Date :
Entre 1556 et 1560
Nature de l'image :
Gravure sur bois
Dimensions (HxL cm) :
21,2x13,9 cm
Sujet de l'image :
Résac yd 389

Analyse

Au premier plan, Renaud et son écuyer, qui a pris Dalinde en croupe (IV, 71 ; RIN, SCV, DAL.) après l’avoir sauvée des deux brigands que Polinesse avait chargés de la tuer, arrivent en vue de Saint Andrews. Un écuyer vient à leur rencontre (SCV., str. 76) pour leur donner les dernières nouvelles du combat qui oppose Lurcain à un mystérieux chevalier masqué (en fait son frère Ariodant), et dont l’issue décidera si Guenièvre doit être condamnée ou garder la vie sauve.    

Le récit de Dalinde, qui explique la ruse et la traîtrise de Polinesse duc d’Albanie, n’est pas représenté sur la gravure directement, mais est allégorisé par le tronc coupé d’où sort une branche. Elle rapporte en effet que Polinesse lui a dit : « de même que de la racine d’un arbre coupé on voit souvent pousser quatre à six rejetons, mon obstination malheureuse (à aimer Guenièvre qui ne m’aime pas), bien que tranchée par des échecs successifs, ne cesse pas de germer et voudrait arriver à la satisfaction de son désir. » (Str. 23.)    

Il faut passer ensuite tout en haut de la gravure pour voir l’arrivée de Renaud jusqu’au roi d’Écosse, père de Guenièvre (str. 80). Renaud voit Lurcain et le chevalier casqué (Ariodant) aux prises, sous la surveillance du duc d’Albanie (D. D’AL. = Polinesse) et de six chevaliers à pied (str. 81), représentés ici de dos, bien que ce premier combat ne soit pas représenté, l’espace du champ clos étant réservé à la représentation du second combat.     En effet, Renaud demande l’arrêt du combat entre Lurcain et Ariodant et accuse Polinesse de traîtrise. Il le tue en combat singulier après que celui-ci a avoué ses crimes (str. 89-90). Lurcain et Ariodant (LVR., ARI.) assistent au combat à l’écart (str. 91). Dans le texte, l’identité d’Ariodant n’est révélée qu’au début du chant suivant.        

La composition de cette gravure narrative est tripartite. La performance, le combat de Renaud et de Polinesse, est encadrée par le récit de Dalinde à Renaud en bas et l’arrivée de Renaud devant le roi d’´Ecosse siégeant avec toute sa cour en haut. Si l’on suit la narration pour lire l’image, l’espace est donc discontinu : il faut aller en bas, puis en haut, puis au milieu. En revanche, si l’on suit la logique symbolique des représentations performatives, la progression est continue de bas en haut, de la traîtrise de Polinesse évoquée en bas, à l’affrontement entre traîtrise et chevalerie au centre, à l’accueil du chevalier par le roi, qui referme et pacifie la communauté des chevaliers en haut.

Annotations :

1. Gravure imprimée en verso, sur page de gauche, numérotée en haut à gauche, 40, avec en-tête centré, CANTO [QVINTO, p. 41]. Argument en face, p. 41.

3. L’édition Franceschi reprend à l’envers la même composition : en bas, la rencontre de Renaud et de Dalinde; en haut le combat de Renaud et de Polinesse. Mais de nombreux détails diffèrent. Renaud est ici accompagné d’un écuyer et accueilli par un second écuyer (SCV.) ; seul le premier est représenté dans l’éd. Franceschi (SCVDIER). Dalinde prise en croupe par un écuyer est ici de profil à droite, et de face au centre dans Franceschi. Guenièvre, absente de la gravure Valgrisi, apparaît aux côtés du roi dans l’éd. Franceschi. Mais surtout Franceschi déploie toute l’architecture d’une ville entre les deux séquences de la rencontre et du combat, alors qu’ici seule la muraille de la ville sépare la route de la rencontre en bas du champ clos du duel en haut. Le deuxième écuyer sert de liaison entre les deux espaces, tandis que chez Franceschi c’est Renaud et son

Sources textuelles :
Roland furieux, chant 05 (Amours de Guenièvre et d’Ariodant)
Sujet de recherche :
Iconographie du Roland furieux

Informations techniques

Notice #002178

Image HD

Identifiant historique :
A1497
Traitement de l'image :
Scanner
Localisation de la reproduction :
Collection particulière (Cachan)