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Roland cherchant Angélique sauve Birène (Roland furieux, 1584, ch9) - G. Porro

Date :
1584
Nature de l'image :
Gravure sur cuivre
Sujet de l'image :
Résac yd 396
Œuvre signée

Analyse

Au premier plan, Roland qui a quitté Paris à la recherche d’Angélique traverse le camp des Sarrazins endormis et s’enquiert auprès d’un soldat s’il n’a pas vu sa bien aimée (str. 3-7).    
Dans la partie supérieure de la gravure, à gauche, Roland (ORL) s’avance sur le ponton où la demoiselle à la barque le fera traverser jusqu’en Bretagne, en échange de sa promesse de libérer les Ébudiens de l’orque (str. 8-14). A droite, Roland quitte Saint Malo en bateau (str. 15-16). A la suite d’une tempête, il arrive à Anvers en haut à gauche, où un vieillard (Vecchio) le conduit chez Olympe qui, à l’extrême gauche, lui raconte son histoire (str. 17-57).    
A droite, Roland, qui a promis son aide à Olympe, pénètre dans le fort de Dordrecht et triomphe de Cimosque malgré le fusil de celui-ci (str. 61-77).    
Tout en haut au centre Roland jette le fusil diabolique à la mer (str. 89-91).        
Girolamo Porro semble avoir ordonné son image autour de deux espaces principaux, le camp des Sarrazins en bas, la mer en haut, dont le fleuve séparant Normandie de Bretagne devient un prolongement. Les épisodes de la demoiselle au bateau, d’Anvers et de Dordrecht se répartissent autour de cette mer close, circonscrite à la manière d’un espace scénique : comme au théâtre, il ne se passe rien sur la scène ; la réalité du récit est « marginale »...    
A l’opposé, l’espace du bas est organisé selon le dispositif de la rencontre ; il reprend un motif récurrent dans les récits fondés sur une quête : le chevalier rencontre quelqu’un sur son chemin, qui lui fournit un renseignement et relance ainsi le récit. Cependant, il s’agit encore d’une anti-performance, aucun soldat ne donnant à Roland la moindre indication sur Angélique.    
La gravure superpose nettement les demandes de Roland : en bas, la demande aux soldats infidèles, au centre, celle à la jeune fille en barque, en haut, celle au vieillard de Dordrecht. Le motif de la demande relève fondamentalement du modèle narratif.

Annotations :

1. La gravure est très exceptionnellement signée en bas à droite, « Porro ».
3. Comme pour la gravure du chant V, Girolamo Porro, cherchant à rendre compte scrupuleusement et exhaustivement du contenu textuel du chant, a ajouté en bas de la gravure la conclusion de l’histoire entamée au chant précédent, que l’édition Valgrisi avait omise par souci d’homogénéité narrative. En effet l’Arioste commence presque chaque chant par une fin d’histoire, ce qui pose un problème d’organisation de l’espace au moment de l’illustration. Ici, Roland cherchant Angélique dans le camp sarrazin qui fait le siège de Paris, semble se diriger vesr nous, alors qu’on le retrouve au second plan face à la demoiselle de la barque. Le souci d’établir un cheminement du héros dans la gravure qui soit aussi un cheminement du regard du spectateur-lecteur semble oublié, contrairement à ce que l’on peut voir à la gravure du chant V, qui suit le cheminement de Renaud dans la cité de Saint-Andrews.

Objets :
Bateau(x)
Sources textuelles :
Roland furieux, chant 09 (Malheurs d’Olympe. Arquebuse)
Sujet de recherche :
Iconographie du Roland furieux

Informations techniques

Notice #003018

Image HD

Identifiant historique :
A2337
Traitement de l'image :
Scanner
Localisation de la reproduction :
Montpellier, Inst. de rech. sur la Renaissance l’âge classique & les Lumières