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Saint Sébastien rafermit la foi de saint Marc & de saint Marcellin avant le martyre - Véronèse

Date :
1565
Nature de l'image :
Peinture sur toile
Dimensions (HxL cm) :
67,5x96 cm
Lieu de conservation :
NG.M.102

Analyse

Saint Sébastien en cuirasse de capitaine quitte la maison où Marcellien et Marc sont détenus en attendant le martyre. Il leur montre le Ciel du doigt et grandit l'étendard de la foi de l'autre main, pour les rappeler à leur foi. La vieille femme en haut des marches, le vieillard à droite, sont les parents des jumeaux, qui ont tenté de les fléchir. En bas à droite, leurs deux épouses, tenant leurs enfants, ont fait de même. Marc et Marcellien sont probablement les deux jeunes gens placés entre la vieille femme et Sébastien, un peu noyés dans la foule…

Or comme, un jour, deux frères jumeaux, Marcellien et Marc, allaient être décapités pour s’être refusés à abjurer la foi du Christ, leurs parents vinrent les trouver pour les engager à se laisser fléchir. Leur mère, d’abord, se présenta devant eux, les cheveux dénoués, les vêtements déchirés, la poitrine nue, et leur dit : « Ô mes fils chéris, une misère inouïe et un deuil affreux s’abattent sur moi ! Malheureuse que je suis, je perds mes fils de leur propre gré ! Si l’ennemi me les avait enlevés, je serais allée les lui reprendre au plus fort du combat ; si des juges s’étaient emparés d’eux pour les mettre en prison, je me serais fait tuer pour les délivrer. Mais ceci est un nouveau genre de mort, où la victime prie le bourreau de la frapper, où le vivant aspire à ne plus vivre, et invite la mort au lieu de l’éviter. Ceci est un nouveau genre de souffrance, où la jeunesse des fils, spontanément, se perd, tandis que la vieillesse des parents est condamnée à survivre ! » Ensuite arriva le père, conduit sur les bras de ses esclaves ; et ce vieillard, la tête couverte de cendres, s’écria : « Je suis venu dire adieu à mes fils, qui, de leur plein gré, ont voulu nous quitter ! Ô mes fils, bâton de ma vieillesse et sang de mon cœur, pourquoi avez-vous ainsi soif de la mort ? Que tous les jeunes gens viennent pleurer sur ces jeunes gens obstinés à périr ! Que tous les vieillards viennent pleurer avec moi sur la mort de mes fils ! Et vous, mes yeux, éteignez-vous à force de larmes, pour que je ne voie pas mes fils tomber sous le glaive ! » Puis arrivèrent les femmes des deux jeunes gens, tenant dans leurs bras leurs fils, et gémissant, et disant : « À qui nous confiez-vous, qui prendra soin de ces enfants, qui se partagera vos biens ? Avez-vous donc des cœurs de fer, vous qui dédaignez vos parents, repoussez vos femmes, reniez vos fils ? » Et déjà le courage des deux jeunes gens commençait à mollir, lorsque saint Sébastien, qui assistait à la scène, s’avança et dit : « Braves soldats du Christ, que ces flatteries et ces prières ne vous fassent pas renoncer à la couronne éternelle ! » Puis, se tournant vers les parents, il leur dit : « Soyez sans crainte ! Ils ne seront pas séparés de vous, mais, au contraire, ils iront vous préparer au Ciel des demeures durables ! » Et pendant que saint Sébastien parlait ainsi, il se trouva entouré d’une grande lumière descendue du ciel, et on le vit soudain revêtu d’un manteau étincelant de blancheur, avec sept anges debout devant lui. (Légende dorée, Saint Sébastien)

Annotations :

2. L’original (355x540 cm) fut peint pour San Sebastiano à Venise et achevé en 1565 selon Ridolfi.

Objets :
Perspective d’architecture
Marches
Colonnes
Chien
Balustrade
Sources textuelles :
J. de Voragine, La Légende dorée, Saint Sébastien
GF I 135-136

Informations techniques

Notice #003161

Image HD

Identifiant historique :
A2480
Traitement de l'image :
Image web
Localisation de la reproduction :
Collections en ligne du Musée National d'Oslo (https://www.nasjonalmuseet.no/en/collection/)
Bibliographie :
Andreas Priever, Paolo Caliari, dit Véronèse, Cologne, Könemann, 2000
n° 79, p. 87