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La résurrection de Lazare - Sebastiano del Piombo

Date :
Entre 1517 et 1519
Nature de l'image :
Peinture sur toile
Transposée du bois
Dimensions (HxL cm) :
381x289,6 cm
Lieu de conservation :
NG1 (salle 8)

Analyse

Les deux femmes du premier plan sont Marie au centre, agenouillée en jaune (« Marie, en le voyant, tomba à ses pieds », Jean, 11, 32), et sa sœur Marthe, en bleu et rouge, qui se détourne à cause de l’odeur du mort (« Seigneur, il sent déjà, c’est le quatrième jour », Jean, 11, 39). Marie est parfois identifiée à Marie-Madeleine; c’est ici la sœur de Lazare. Au-dessus du Christ, Thomas, appelé Didyme, dit aux condisciples « Allons nous aussi, pour mourir avec lui » (Jean, 11, 16). Au-dessus des apôtres, les grands prêtres et les Pharisiens, inquiets des miracles accomplis, décident la mort de Jésus (Jean 11, 47).
La ville qui est représentée au fond de la scène est, selon le récit biblique, Jérusalem : « Béthanie était près de Jérusalem, distant d’environ quinze stades, et beaucoup d’entre les Juifs étaient venus auprès de Marthe et de Marie pour les consoler au sujet de leur frère » (Jean 11, 18). On remarque, en haut à gauche, une arche ruinée : Sebastiano del Piombo, qui était à Rome au moment où il reçut commande de ce tableau, a peut-être identifié la Jérusalem biblique à la Rome antique dont l’humanisme renaissant redécouvrait les ruines.
Sous le regard du Christ qui le montre du doigt, Lazare se débarrasse lui-même de ses liens, qui symbolisent les entraves dans lesquelles l’âme pécheresse de tout chrétien est prise. Il se défait lui-même, aidé d’un compagnon bien humain, gagnant lui-même son salut par la grâce que le Christ lui confère. Peut-être faut il voir là une représentation du salut influencée par les idées du mouvement évangélique qui a précédé la Réforme.
Au fond, S. del Piombo a représenté une scène de genre : des femmes lavent du linge à la rivière. La purification n’est décidément pas affaire de miracle, mais de travail...

Annotations :

2. En 1516, Raphaël s’établit à la cour papale à Rome. Il reçoit commande d’une Transfiguration pour la cathédrale de Narbonne (actuellement à la Pinacothèque du Vatican). En janvier 1517, S. del Piombo, qui est à Rome depuis 1511, reçoit commande pour une autre pièce d’autel, destinée à la même cathédrale, et de dimensions identiques. C’est à Narbone qu’étaient conservées les reliques de Lazare, qui, avec Marie-Madeleine, faisait l’objet dans le Languedoc d’une vénération toute particulière. On croyait qu’il était mort dans la région. Les Médicis, par ailleurs, favorisaient tout particulièrement la représentation du Christ en guérisseur, à cause du jeu medicus/Médicis.
Acheté en 1824.

3. Michel-Ange a inspiré à S. del Piombo la figure du Lazare, comme en témoigne un dessin de lui conservé au Bristish Museum.

Objets :
Tombeau, cercueil
Pont
Estrade
Sources textuelles :
Évangile de Jean
XI, 1-44 (Bible de Jérusalem, p. 1842)

Informations techniques

Notice #004085

Image HD

Identifiant historique :
A3404
Traitement de l'image :
Image web
Localisation de la reproduction :
Collections en ligne de la National Gallery de Londres (https://www.nationalgallery.org.uk)
Bibliographie :
J Dunkerton, S Foister, N Penny, Dürer to Veronese, Londres, 1999
n° 70, p. 61