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Judith présentant la tête d’Holopherne aux habitants de Béthulie - Solimena

Date :
Entre 1728 et 1733
Nature de l'image :
Peinture sur toile
Dimensions (HxL cm) :
105x130 cm
Lieu de conservation :
Gemäldegalerie, 6915

Analyse

Cette composition reprend le sujet traité par Bloemaert, 140 années auparavant.

« De loin, Judith cria aux gardiens des portes : “Ouvrez, ouvrez donc la porte ! Il est avec nous, Dieu, notre Dieu”  …Tous les gens accoururent, du plus petit jusqu'au plus grand, car le retour de Judith leur paraissait incroyable ; ils ouvrirent la porte et accueillirent les deux femmes ; ils allumèrent un feu pour faire de la lumière et firent cercle autour d'elles. Judith leur dit d'une voix forte : “Louez Dieu, louez-le, louez Dieu car il n'a pas écarté sa miséricorde de la maison d'Israël mais cette nuit, par ma main, il a écrasé nos ennemis.” Puis elle retira la tête de sa besace, la leur montra et dit : “Voici la tête d'Holopherne, général en chef de l'armée d'Assour, et voici le voile sous lequel il gisait dans son ivresse ! Le Seigneur l'a frappé par la main d'une femme.” »  (Judith, XIII, 11-15)

La mise en scène est très hiératique. La tête d’Holopherne est au centre, fermement tenue et présentée par une Judith dont la posture solennelle est pour ainsi dire théâtralisée par les marches au haut desquelles elle se tient, qui délimitent la scène proprement dite. D'en haut, des angelots apportent une couronne d’or qui se trouve placée entre les deux têtes, celle de l'héroïne et celle d'Holopherne qu'elle a décapitée. Au fond, toujours sous la couronne, on distingue le beffroi de la ville de Béthulie. Cette disposition se lit allégoriquement, comme une phrase : ce n'est pas Judith seule qui est couronnée, mais l'héroïne (figure 1) qui a sauvé la ville (figure 2) en décapitant Holopherne (figure 3). 
La foule qui est devant les murs de la cité et aux pieds de Judith est composée d’hommes et de quelques femmes déclinant les différentes réactions possibles à l'événement : au second plan à gauche un prêtre juif regarde et remercie les anges ; aux pieds de Judith un homme en toge prie à genoux ; un officier à gauche et un soldat à droite encadrent la scène ; de part et d'autre de Judith un jeune homme accourant à gauche, une jeune fille agenouillée à droite et portant un bonnet phrygien rouge, regardent l'héroïne avec admiration… Au premier plan une fillette en jaune assise à côté du casque d’Holopherne au pied des marches désigne Judith ; son petit frère derrière regarde leur mère à droite, qui tourne le dos à la scène et, au mieux, explique à son garçon les événements qui viennent d’avoir lieu. A moins qu'elle ne règle une dispute sans rapport avec la grande Histoire qui se déroule dans son dos…

 

Annotations :

2. Commande d'Alois Thomas Raimund Harrach, vice-roi de Naples (1728-1733) ; collection familiale des héritiers du comte Harrach, Rohrau ; 1935, don de la famille des héritiers du comte Harrach.

Objets :
Putto, putti, Amour
Marches
Sources textuelles :
Judith
13, 15 (Bible de Jérusalem, p. 695)

Informations techniques

Notice #004704

Image HD

Identifiant historique :
A4023
Traitement de l'image :
Image web
Localisation de la reproduction :
http://www.khm.at/ (Kunsthistorisches Museum, Vienne)