Les Bourgeois de Calais (Henri Martin, Histoire de France, 1886) - David
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Analyse
« Après un peu de temps, le plus riche bourgeois de la ville, appelé Eustache de Saint-Pierre, se leva et dit que ce serait grand’-pitié que de laisser mourir tout ce peuple, quand on y pouvait trouver remède. J’ai grand espoir, dit-il, d’être en la grâce de Notre-Seigneur, si je meurs pour sauver ce peuple, et je veux être le premier. Hommes et femmes se jetèrent à ses pieds en pleurant, sauf cinq qui vinrent se mettre à ses côtés et dirent qu’ils lui tiendraient compagnie. Ils partirent tous les six, tête nue, pieds nus, la corde au cou, et s’en allèrent vers le roi, et lui dirent qu’ils venaient se remettre à sa volonté pour sauver le reste du peuple de Calais. Édouard regarda les six bourgeois avec grande colère, et commanda qu’on leur coupât la tête. Tous les chevaliers qui entouraient le roi avaient le cœur serré et des larmes dans les yeux, et ils priaient Édouard à mains jointes de ne pas entacher sa renommée en faisant mourir de si braves gens. Édouard ne voulut entendre à rien, jusqu’à ce que
1. Signé sous la gravure à gauche « J. David del. », à droite « E. Salle sc. ».
2. Chapitre XXVII, « Décadence de la France féodale (suite). – Philippe de Valois. – Guerre des Anglais. (1328-1350.) », p. 361. Le procédé de la gravure, dont la signature, exceptionnellement, est placée en dehors du dessin et composée typographiquement, semble différent des autres gravures, notamment dans le traitement des gris clairs en haut à gauche.
3. A comparer avec le tableau de Jean Simon Barthélémy sur le même sujet.
Informations techniques
Notice #004768