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Lycurgue blessé dans une sédition - Cochin

Série de l'image :

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Date :
1760
Nature de l'image :
Sanguine
Dimensions (HxL cm) :
26,2x38
NV 25246, Recto
Anciens numéros d'inventaire : NIII 14075 ; MA 11325
Référence de l'inventaire manuscrit : vol.10, p.282
Œuvre signée
Œuvre datée

Analyse

Lycurgue blessé par le jeune Alcander, qui vient de lui crever l’œil d’un coup de bâton.

« Vous avez raison, ce dessin au crayon rouge représentant Lycurgue blessé dans une sédition mérite d’être regardé. Le passage subit de la fureur à la commisération dans cette populace effrénée qui le poursuit, est bien rendu. Il y a une diversité étonnante d’attitudes, de visages et de caractères. Cela me semble de grand goût ; c’est un magnifique tableau dans un petit espace. Mais le Lycurgue est manqué ; c’est une figure campée, une jambe en avant et l’autre en arrière. Cette action de montrer du doigt son œil crevé, fût-elle de l’histoire, n’en serait ni moins petite ni moins puérile. Un homme comme Lycurgue, qui sait se posséder dans un pareil instant, s’arrête tout court, laisse tomber ses bras, a les deux jambes parallèles, et se laisse voir plutôt qu’il ne se montre ; toute action plus marquée serait fausse et mesquine. Je suis fâché de ce défaut, qui gâte un très beau dessin. Si je rencontre Cochin, la vérité m’échappera, et il saura ce que je pense. » (Diderot, Salon de 1761, Versini p. 230.)

Annotations :

1. Inscription, à la sanguine, en bas à gauche : « C N Cochin filius inv. et delin. 1760 » ;
Annotation, à la plume et encre rouge et mine de plomb, sous le dessin. Trait d’encadrement à la plume et encre grise. Sous le dessin, on peut lire :

« Il fit une Ordonnance… par laquelle il voulut… que les Spartiates… mangeassent ensemble des mêmes Viandes… ce fut l’Ordonnance qui plus fascha les Riches… et pour laquelle ils se courrucerent plus… jusqu’à ce que voyant | qu’ils se ruoeint tous ensemble contre luy, il fut contraint de s’enfuire de la place. Si gaigna le devant et se jetta en franchise dedans un Temple avant que les autres le peussent atteindre, excepté un jeune homme nommé Alcander, | lequel pousuivant Licurgus de plus près que les autres… lui donna un coup de baston sur le visage, dont il lui creva un oeil. Mais pour cela Licurgus ne fleschit point, ains se presenta la teste levée à ceux qui le poursuivoient, leur mons- | -tra son visage tout ensanganté… dont ils eurent tous si grande honte, qu’il n'y eut celuy d'eux qui osast ouvrir la bouche pour parler contre luy, ains au contraire luy livrerent entre ses mains Alexander qui l'avoit frappé… Licurgus fit entrer Alexander en sa maison… là où il ne lui messit ne mesdit jamais d'une parole. Plutarque. Vie de Lycurgus. Traduc.on d'Amyot.

Objets :
Statue
Marches
Colonnade
Sources textuelles :
Plutarque (v46/49-v125)
Vie de Lycurgue

Informations techniques

Notice #005409

Image HD

Identifiant historique :
A4728
Traitement de l'image :
Image web
Localisation de la reproduction :
https://collections.louvre.fr
Bibliographie :
G. Faroult, G. Scherf, Ch. Leribault &alii, L’Antiquité rêvée, Gallimard, 2010
n° 31, p. 167