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Judith avec la tête d’Holopherne (version de Braunschweig) - Rubens

Date :
1617
Nature de l'image :
Peinture sur toile
Dimensions (HxL cm) :
120x111 cm
GG 87

Analyse

Une jeune femme tient une tête d’homme.

« Judith, debout près du lit d’Holopherne, dit en son cœur : “Seigneur, Dieu de toute puissance, jette un regard en cette heure sur les œuvres de mes mains pour l’exaltation de Jérusalem”…  Alors, s’avançant vers la barre du lit qui était près de la tête d’Holopherne, elle en retira son cimeterre et, s’approchant du lit, elle saisit la chevelure de sa tête et dit : “Fortifie-moi en ce jour, Seigneur Dieu d’Israël.” Elle frappa deux fois sur son cou de toute sa vigueur et elle lui ôta la tête. Puis elle fit rouler son corps hors de la couche et enleva la moustiquaire des colonnes ; peu après, elle sortit et remit la tête d’Holopherne à sa suivante, qui la mit dans sa besace à provisions ». (Judith, XIII, 6-10)

On a l’impression d’un instantané.  Le meurtre vient d’avoir lieu, Judih  tient encore l’épée, elle  tient la tête par les cheveux et la tend à sa servante qui la prend par la barbe. La lumière arrive de face et de droite, elle met en valeur la tête, les seins et surtout les bras de Judith, ainsi que la tête du cadavre, lumineuse et sereine, qui semble dormir. La bougie qu'approche la servante, et que barre son bras gauche, éclaire la scène avec un effet de clair-obscur qui isole les personnages sur un fond indéterminé.
Rubens différencie deux femmes et deux regards : Judith regarde le spectateur et le prend à témoin ; la servante découvre la tête d'Holopherne et s’interroge. Judith est jeune et belle, sa robe noire et bleue fait ressortir la blancheur de sa peau, sa poitrine défaite rappelle qu’Holopherne voulait coucher avec elle, mais qu’il a succombé à l’ivresse. La servante est vieille et ridée, sa peau est sombre comme le rouge de sa robe. 
Une diagonale part de l’armure damasquinée, en haut à droite, où jouent de sombres reflets, et arrive à l’épée d’Holopherne, en bas à gauche : on passe de sa force à son échec, puisqu’il meurt par sa propre épée. Une autre diagonale relie les mains des deux femmes, qui tiennent fermement la tête, signe de la force d’Holopherne et de la détermination des femmes. 
Judith a coupé la tête à gauche, la servante la récupère sur la droite : le mouvement de la scène est d'un pivotement, qu'arrête, que suspend le regard levé de l'héroïne. C'est ce suspens qui donne sa force et son originalité au tableau. 

Sources textuelles :
Judith
XIII, 6-12 (Bible de Jérusalem, p. 695)

Informations techniques

Notice #006245

Image HD

Identifiant historique :
A5564
Traitement de l'image :
Image web