Aller au contenu principal

La fille qui noyait son enfant (Rétif, Nuits de Paris, 1788, t. II) - Sergent

Date :
Entre 1788 et 1789
Nature de l'image :
Gravure sur cuivre
Sujet de l'image :
8-Z LE SENNE-5618 (3)

Analyse

« Je m’en revins par le chemin ordinaire, sans excursion. Au-bas du Pont-Marie, j’entendis marcher du côté du Port-au-bled. Je prêtai l’oreille, ét mes ieux perçans entrevirent le long des maisons une Creature humaine habillée de blanc, qui s’avançait de mon côté. J’entrai dans une petite rue obscure, qui aboutit à celle de-la Mortellerie, ét j’attendis qu’on passât. C’était une Femme qui portait quelque-chose. Je la suivis de loin. Elle prit le Pont-Marie, le Quai d’Anjou, ét parvint à la pointe orientale de l’Ile. J’entendis alors le cri d’un Enfant. Je m’étais approché fort-près, à la faveur du coude que fait l’Hôtel Lambert : Je vis que la Malheureuse allait jeter son Enfant dans l’eau ! Je m’avançai vivement ; mais ne voulant pas la faire mourir, je lui dis avec douceur : — O ma Chère ! que faites-vous ! Venez, venez ! je puis vous sauver l’honneur, ét la vie ! Venez ! Emportons cet Enfant ; nous trouverons Quelqu’un de bon ét de pitoyable, qui vous paiera pour le nourrir, sans que vous soyiez exposée-. Je l’emmenai chés moi. Elle était tremblante, ét m’obeïssait dans tout ce que je voulais. » (p. 488-489.)

Annotations :

2. Tome II. Planche après page de titre de la Troisième partie, relative à la Nuit LI, p. 488, « LA FILLE ET SON ENFANT ». La nuit LI est la première nuit de cette partie.
Au verso de la page de titre de la 3e partie, on peut lire, face à la gravure :

« [Filet]
Sujet de la FIGURE de la III.me Partie :
Le Spectateur-nocturne, sur l’Ile Saintlouis, vis-[à-]vis l’hôtel Lambert, retenant une Fille, qui va noyer son enfant nouveau-né. [Saut de ligne]
“O ma Chère ! que faites-vous” !
[Filet]
NOTA. On trouvera toujours la Table, à la fin de la Partie. Il est important d’y avoir recours, pour trouver, d’un coup d’œil, la suite des recits, dont le dénoûment est éloigné du corps de l’anecdote.
[Filet]
On s’est aperçu que, pour ne pas couper les Recits, ou des morceaux importans, on les mettait de-suite, sous la même Nuit, en indiquant les Sections par des lettres majeures, auxquelles on renvoyait dans les Nuits suivantes : A l’avenir, on supprimera cette seconde indication : Mais l’extrême variété qui règne dans les traits rapportés par le SPECTATEUR-NOCTURNE, oblige à prendre toutes les précautions possibles pour la clarté. »

Objets :
Hibou
Sources textuelles :
Rétif de la Bretonne, Les Nuits de Paris (1788-9)
3e partie, 51e nuit, La fille & son enfant, Bouquins, p. 711-712
Sujet de recherche :
F. Tsang-Kwock, Les Nuits de Paris de Rétif, texte et illustration

Informations techniques

Notice #006457

Image HD

Identifiant historique :
A5776
Traitement de l'image :
Image web
Localisation de la reproduction :
https://gallica.bnf.fr