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Saint Jérôme écrivant sur la mort - Deshays

Série de l'image :

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Date :
1765
Nature de l'image :
Peinture sur toile
Lieu de conservation :

Analyse

Livret du Salon de 1765 :

« Par feu M. Deshays, Adjoint à Professeur.
31. La Conversion de S. Paul.
32. S. Jerôme ecrivant sur la mort.
Ces Tableaux sont pour l’Eglise de S. Louis, à Versailles. »

Mercure de France, octobre 1765, p. 162 :

« Une Conversion de saint Paul & un Saint Jérôme écrivant sur la mort, tandis qu’un Ange avec une trompette en donne le terrible signal (9). Ces deux tableaux sont d’une grande beauté ; le dernier sur-tout offre d’une manière frappante les parties excellentes du dessein & de la peinture que possédoit déja à un très-haut degré ce jeune Artiste. Il règne dans l’autre ce bel enthousiasme & cette entente des lumières & des ombres qui dans ses compositions le splus pleines & les plus serrées distinguent clairement les plans. Ces morceaux portent tous els deux le caractère propre de ce Peintre, le grand, le mâle & le large dans le faire. »

Commentaire de Diderot au Salon de 1765 :

« 32. Saint Jérôme écrivant sur la mort
A droite, un ange qui vient à tire-d’aile, sonnant de la trompette et qui passe. A gauche, le saint assis sur un quartier de roche, regardant et écoutant l’ange qui sonne et qui passe. A terre, autour de lui, une tête de mort et quelques vieux livres. Deshays était bien malade quand il fit ce tableau. Plus de feu, plus de génie. Il a affecté le vieux, le crasseux, l’enfumé des tableaux d’il y a cent cinquante ans, dans son Saül et dans son Saint Jérôme. A cela près, le Saint Jérôme est bien peint et très bien dessiné ; mais la composition en est pesante et engourdie. L’ange est vigoureux et sa tête belle ; je le veux : mais il a les ailes ébouriffées, déchirées, mises à l’envers, une d’une couleur et l’autre d’une autre, et l’on dirait d’un ange de Milton que le diable aurait malmené ; et puis que signifie cet ange? que veut dire ce saint qui le regarde et qui l’écoute ? C’est réaliser autour d’un homme le fantôme de son imagination. Quelle misérable et pauvre idée ! Que l’ange sonnât et passât, j’y consentirais ; mais au lieu de lui donner une existence réelle, en attachant sur lui les regards du saint, il fallait me le montrer, du visage, des bras, de la position, de caractère, dans la terreur que doit éprouver celui à qui toutes les misères de la fin dernière de l’homme sont présentes, qui les voit, qui en est consterné ; et c’est ce qu’aurait fait Deshays dans un autre temps ; car ce saint Jérôme que je demande, il l’avait dans sa tête. » (CFL VI 69-70)

Objets :
Livre
Sources textuelles :
J. de Voragine, La Légende dorée, Saint Jérôme
GF, t. 2, p. 244

Informations techniques

Notice #010320

Image HD

Identifiant historique :
A9639
Traitement de l'image :
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