Supplice de la corde pour la famille Cornélie (Juliette, IV, fig. 36)
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Analyse
« — Prisonniers, dit alors le magistrat, en affectant le ton le plus sévère ; vous êtes, je crois, pénétrés de vos crimes… — Nous n’en commîmes jamais, dit Cornélie. — Je crus un moment ma fille coupable ; mais éclairée par ta conduite, je sais maintenant à quoi m’en tenir. — Vous allez le mieux savoir tout à l’heure ; et nous les fîmes à l’instant passer avec nous dans le petit jardin préparé pour l’exécution ; Ghigi leur fit là un interrogatoire dans toutes les formes ; je le branlais pendant ce temps là. Vous n’imaginez pas l’art avec lequel il les fit tomber dans tous les pièges qu’il leur tendait…
[…] On les attache à la fin tous trois, aux cordes qui vont leur donner la mort : quinze cabrioles consécutives leur brisent bientôt la poitrine, les reins, les vaisseaux ; au dixième, l’enfant de Cornélie se détache, et tombe sur les cuisses de Ghigi, que je branlais sur les fesses d’Olympe, pendant que Bracciani faisait aller la corde. Tout décharge à ce spectacle, et ce que je remarquai d’affreux, c’est qu’on le poursuivit. Quoique les têtes fussent calmes, aucun de nous n’imagina de demander grâce ; et les coups de cordes se continuèrent jusqu’à ce que les malheureux, qu’on y appliquait, eussent rendu l’âme ; et voilà comme le crime s’amuse de l’innocence, quand ayant pour lui le crédit et la richesse, il ne lui reste plus à lutter que contre l’infortune et la misère. »
1. Au-dessus de la gravure à gauche « T. VIII. », à droite « P. 257. »
Informations techniques
Notice #013664