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Antipater montre ses plaies à César (Speculum humanæ salvationis 10C23)

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Date :
Entre 1400 et 1450
Nature de l'image :
Enluminure
Den Haag, MMW, 10 C 23, fol. 42v°, image de droite

Analyse

Antipater, fils de Jason montre ses plaies à l’empereur de Rome.
   
    Antipater (le père d’Hérode, futur roi de Judée), calomnié par son vieil ennemi Antigone, fils d’Aristobule, auprès de César, accourut devant l’empereur et lui montra, pour preuve de sa loyauté, sa poitrine couverte de cicatrices. Non seulement César lui accorda crédit, mais il le récompensa en le faisant nommer procurateur de Judée.
    L’histoire est rapportée dans la Guerre des Juifs de Flavius Josèphe et reprise par Petrus Comestor. Dans la perspective du Speculem, Antipater préfigure le Christ du jugement dernier implorant Dieu pour l’humanité : les plaies de l’humanité à elles seules plaident pour elle.
    « Vers le même temps se présenta devant César Antigone, fils d’Aristobule, et son intervention eut pour effet inattendu d’avancer la fortune d’Antipater. Antigone aurait dû se contenter de pleurer sur la mort de son père, empoisonné, semble-t-il, à cause de ses dissentiments avec Pompée, et de flétrir la cruauté de Scipion envers son frère, sans mêler à ses plaintes aucun sentiment de haine. Loin de là, il osa encore venir en personne accuser Hyrcan et Antipater : ils l’avaient, disait-il, au mépris de tout droit, chassé, lui, ses frères et sœurs, de toute leur terre natale ; ils avaient, dans leur insolence, accablé le peuple d’injustices ; s’ils avaient envoyé des secours en Égypte, ce n’était pas par bienveillance pour César, mais par crainte de voir renaître de vieilles querelles et pour se faire pardonner leur amitié envers Pompée.
    En réponse, Antipater, arrachant ses vêtements. montra ses nombreuses cicatrices. « Son affection pour César, dit-il, point n’est besoin de la prouver par des paroles ; tout son corps la crie, gardât-il il le silence. Mais l’audace d’Antigone le stupéfait. Quoi ! le fils d’un ennemi des Romains, d’un fugitif de Rome, lui qui a hérité de son père l’esprit de révolution et de sédition, ose accuser les autres devant le général romain et s’efforce d’en obtenir quelque avantage, quand il devrait s’estimer heureux d’avoir la vie sauve ! D’ailleurs, s’il recherche le trône, ce n’est pas le besoin qui l’y pousse ; ce qu’il désire plutôt, c’est de pouvoir, présent de sa personne, semer la sédition parmi les Juifs et user de ses ressources contre ceux qui les lui ont fournies.
    Après avoir entendu ce débat, César déclara qu’Hyrcan méritait mieux que tout autre le grand pontificat et laissa à Antipater le droit de choisir la dignité qu’il voudrait. Celui-ci déclara s’en rapporter à son bienfaiteur du soin de fixer l’étendue du bienfait ; il fut alors nommé procurateur de toute la Judée. Il obtint de plus l’autorisation de relever les murailles détruites de sa patrie. César expédia ces décisions à Rome pour être gravées au Capitole comme un monument de sa propre justice et du mérite d’Antipater. »

Annotations :

1. Rubrique : « Antip[ate]r os[te]ndit iulio cesari cicatri | ces suas ».

Sources textuelles :
Flavius Josèphe (v. 37 - v. 100)
Guerre des Juifs, livre I, chap. X, § 1-3 (ou 195-199)

Informations techniques

Notice #013774

Image HD

Identifiant historique :
B3093
Traitement de l'image :
Image optimisée par Esrgan
Localisation de la reproduction :
Collections en ligne des manuscrits médiévaux de la bibliothèque Meermanno de La Haye, Huis van het boek