Aller au contenu principal

Nouvelle posture autour d’Augustin (La Philosophie dans le boudoir, 1795)

Notice précédente Notice n°5 sur 5

Date :
1795
Nature de l'image :
Gravure sur cuivre
Sujet de l'image :
Enfer 536

Analyse

« Foutre ! je bande !... Rappelez Augustin, je vous prie. (On sonne ; il entre.) Il est inouĂŻ comme le superbe cul de ce beau garçon m’occupe la tĂȘte depuis que je parle ! Toutes mes idĂ©es semblaient involontairement se rapporter Ă  lui... Montre Ă  mes yeux ce chef-d’Ɠuvre, Augustin... que je le baise et caresse un quart d’heure ! Viens, bel amour, viens, que je me rende digne, dans ton beau cul, des flammes dont Sodome m’embrase. Il a les plus belles fesses... les plus blanches ! Je voudrais qu’EugĂ©nie, Ă  genoux, lui suçùt le vit pendant ce temps-lĂ  ! Par l’attitude, elle exposerait son derriĂšre au chevalier qui l’enculerait, et Mme de Saint-Ange, Ă  cheval sur les reins d’Augustin, me prĂ©senterait ses fesses Ă  baiser ; armĂ©e d’une poignĂ©e de verges, elle pourrait au mieux, ce me semble, en se courbant un peu, fouetter le chevalier, que cette stimulante cĂ©rĂ©monie engagerait Ă  ne pas Ă©pargner notre Ă©coliĂšre. (La posture s’arrange.) Oui, c’est cela ; tout au mieux, mes amis ! en vĂ©ritĂ©, c’est un plaisir que de vous commander des tableaux ; il n’est pas un artiste au monde en Ă©tat de les exĂ©cuter comme vous !... Ce coquin a le cul d’un Ă©troit !... C’est tout ce que je peux faire que de m’y loger... Voulez-vous bien me permettre, madame, de mordre et pincer vos belles chairs pendant que je fous ?

Mme de Saint-Ange — Tant que tu voudras, mon ami ; mais ma vengeance est prĂȘte, je t’en avertis ; je jure qu’à chaque vexation, je te lĂąche un pet dans la bouche.

DolmancĂ© — Ah sacredieu ! quelle menace !... C’est me presser de t’offenser, ma chĂšre. (Il la mord.) Voyons si tu tiendras parole ! (Il reçoit un pet.) Ah ! foutre ! dĂ©licieux ! dĂ©licieux !... (Il la claque et reçoit sur-le-champ un autre pet.) Oh ! c’est divin, mon ange ! Garde-m’en quelques-uns pour l’instant de la crise... et sois sĂ»re que je te traiterai alors avec toute la cruautĂ©... toute la barbarie... Foutre !... je n’en puis plus... je dĂ©charge !... (Il la mord, la claque, et elle ne cesse de pĂ©ter.) Vois-tu comme je te traite, coquine !... comme je te maĂźtrise... Encore celle-ci... et celle-lĂ ... et que la derniĂšre insulte soit Ă  l’idole mĂȘme oĂč j’ai sacrifiĂ© ! (Il lui mord le trou du cul ; l’attitude se rompt.) Et vous autres, qu’avez-vous fait, mes amis ? »

Sources textuelles :
Sade, Donatien Alphonse François, marquis de (1740-1814)
La Philosophie dans le boudoir, 5e dialogue, Pléiade, p. 159-160

Informations techniques

Notice #014597

Image HD

Identifiant historique :
B3916
Traitement de l'image :
Image web
Localisation de la reproduction :
https://gallica.bnf.fr