David Séchard lit Chénier à Lucien (Lost Illusions, 1898) - Adrien Moreau
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Analyse
« “Lucien, sais-tu ce que je viens de recevoir de Paris ? dit l’imprimeur en tirant de sa poche un petit volume in-18e. Ecoute !”
David lut, comme savent lire les poètes, l’idylle d’André de Chénier intitulée Néère, puis celle du Jeune Malade, puis lélégie sur le suicide, celle dans le goût ancien, et les deux derniers ïambes.
Voilà donc ce qu’est André de Chénier ? s’écria Lucien à plusieurs reprises. Il est désespérant », répétait-il pour la troisième fois quand David trop ému pour pouvoir continuer lui laissa prendre le volume.
“Un poète retrouvé par un poète !» dit-il en voyant la signature de la préface.
“Après avoir produit ce volume, reprit David, Chénier croyait n’avoir rein fait qui fût digne d’être publié.”
Lucien lut à son tour l’épique morceau de l’Aveugle et plusieurs élégies. Quand il tomba sur le fragment :
S’ils n’ont point de bonheur, en est-il sur la terre ?
il baisa le livre, et les deux amis pleurèrent, car tous deux aimaient avec idolâtrie. »
[Allusion à l’édition des Poésies de Chénier par Latouche, publiée en 1820. La véritable première édition était un in-8° de 1819.]
1. Signé sous la gravure à gauche « Xavier Le Sueur » à droite, dans la gravure, « ADRIEN-MOREAU. »
2. Tome I, après la p. 40.
Informations techniques
Notice #015749