Simon & Jude face aux magiciens (Ms Fr 185, fol. 62r) - Jeanne de Montbaston
Notice précédente Notice n°3 sur 16 Notice suivante
Analyse
Il sâagit dâune dispute entre les deux saints Ă gauche et les deux faux mages au centre, sous le regard des fidĂšles assemblĂ©s Ă droite : enseignement, prĂ©dication et controverse sont mĂȘlĂ©s et constituent ici un dispositif indiffĂ©renciĂ©.
  Â
   Simon de Cana et Jude ThaddĂ©e Ă©taient les frĂšres de saint Jacques le mineur. Ils vinrent tous les deux en Perse oĂč ils rencontrĂšrent deux magiciens, LaroĂ«s et Arphaxat, que saint Mathieu avait chassĂ©s de lâEthiopie. Les magiciens se vantĂšrent de leur pouvoir auprĂšs du gĂ©nĂ©ral du roi de Babylone : « Si tu veux voir quâils ne pourront parler en notre prĂ©sence, quâon amĂšne ici les hommes les plus Ă©loquents, et si, devant nous, ils osent ouvrir la bouche, vous aurez la preuve que nous ne sommes propres Ă rien. » Un grand nombre dâavocats ayant Ă©tĂ© amenĂ©s, Ă lâinstant, ils devinrent muets en prĂ©sence des mages, au point quâils ne pouvaient pas mĂȘme manifester par des signes quâils Ă©taient incapables de parler. Et les magiciens dirent au roi : « Afin que tu saches que nous sommes des dieux, nous allons leur permettre de parler, mais ils ne pourront se promener ; puis nous leur rendrons la facultĂ© de marcher, mais nous ferons quâils ne voient pas, bien quâayant les yeux ouverts. » Quand tout cela eut Ă©tĂ© exĂ©cutĂ©, le gĂ©nĂ©ral mena les avocats honteux et confus aux apĂŽtres : mais les avocats ayant vit que ceux-ci Ă©taient vĂȘtus grossiĂšrement, ils les mĂ©prisĂšrent intĂ©rieurement. Simon leur dit : « Souvent il arrive que dans des Ă©crins dâor et semĂ©s de pierreries se trouvent renfermĂ©s des objets sans valeur, et que dans les plus viles bottes de bois soient rangĂ©s des colliers de perles dâun grand prix. Or, qui dĂ©sire devenir le propriĂ©taire dâune chose, fait moins dâattention au contenant quâau contenu. Promettez-nous donc dâabandonner le culte des idoles et dâadorer le Dieu invisible ; de notre cĂŽtĂ©, nous ferons le signe de la croix sur vos fronts et vous pourrez confondre les magiciens. » AprĂšs en avoir fait la promesse et avoir Ă©tĂ© signĂ©s au front, les avocats retournĂšrent de nouveau chez le roi, auprĂšs duquel se trouvaient encore les magiciens, qui nâeurent plus le moindre empire sur eux; et ils sâen moquĂšrent devant tout le monde. » (LĂ©gende dorĂ©e)
Informations techniques
Notice #016115