Louis XIV sous les traits de Marcus Curtius - Le Bernin et Girardon
Analyse
Dès 1665, l'idée d'un grandiose monument à la gloire du roi avait été proposée par le Bernin lui-même, au cours de son séjour à Paris. La commande en était officiellement formulée en 1667 et l'œuvre fut réalisée avec l'aide des pensionnaires de l'Académie de France à Rome, sous la direction attentive du Bernin. Ce dernier entendait illustrer la domestication des forces brutes, le roi gravissant, nouvel Hercule, la montagne de la Vertu sur un cheval cabré dont le marbre semblait défier les lois de la physique. C'est seulement en 1684 que la statue équestre quitta Rome. L'année suivante, elle fut transférée de Paris à Versailles et c'est à l'intérieur de l'Orangerie que Louis XIV la découvrit. Il fut très déçu et son jugement a été érigé en symbole de la réaction classique et française, mais il semble surtout que la posture du cheval lui ait paru trop contournée, le support trop difficile à identifier, la draperie trop fouillée. L'œuvre fut toutefois installée sur le parterre de l'Orangerie. Elle ne fut modifiée par Girardon qu'en 1688 pour prendre place derrière le bassin de Neptune : la pièce d'eau était ainsi appelée à représenter le lac romain dans lequel le héros antique Marcus Curtius s'était jeté pour sauver ses concitoyens. La statue équestre fut de nouveau déplacée en 1702 et vint clore la perspective sud des jardins. Son éloignement au-delà de la pièce d'eau des Suisses fut en grande partie la cause de l'oubli de ce chef-d'œuvre. A.M.
Informations techniques
Notice #016173