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Le modèle rouge - René Magritte

Date :
1935
Nature de l'image :
Peinture sur toile
Huile sur toile marouflée sur carton
Dimensions (HxL cm) :
56x46
Sujet de l'image :
AM 1975-216
Œuvre signée

Analyse

En 1933, sous l’effet d’une hallucination nocturne, René Magritte voit dans une cage un œuf, en place de l’oiseau qu’elle renfermait. Méditant sur cette substitution d’image, il y devine la résolution, par les voies de l’inconscient, d’un « problème » répondant à une logique des plus strictes.

« Je recherchais à partir de cette révélation si d’autres objets que la cage ne pourraient également manifester – grâce à la mise en lumière d’un élément qui leur serait propre et rigoureusement prédestiné – la même poésie évidente que l’œuf et la cage avaient su produire par leur réunion » (« La Ligne de vie II », Écrits complets, p. 144).

Posant de façon systématique le « problème » spécifique à quelques objets, Magritte conçoit des nuages recevant de la pluie, des portes qui dévoilent l’espace qu’elles sont censées rendre inaccessible, des vêtements dotés des attributs physiques qu’ils ont vocation à dissimuler. Max Ernst aurait signalé à Magritte l’enseigne d’un cordonnier de Touraine qui apportait une réponse au « problème » du soulier. La solution des chaussures en peau de pieds apparaît à Magritte d’une telle évidence qu’il en multiplie les variantes. Toutes puisent dans ce fond de sadisme d’où naissent les meilleures œuvres du surréalisme.

« On ressent, grâce au Modèle rouge, que l’union d’un pied humain et d’un soulier de cuir relève en réalité d’une coutume monstrueuse » (« La Ligne de vie I », Écrits complets, p. 112).

Annotations :

1. Signé en haut à droite « magritte ».

2. Le tableau est l’une des sept versions de la série réalisée entre 1935 et 1964 (une version à Stockholm, Moderna Museet, une à Rotterdam, Museum Boijmans Van Beuningen). Il a été révélé chez Julien Levy, à New York en 1936, et publié par The American Weekly (New York, 1er mars 1936), avant de faire la couverture de la deuxième édition du Surréalisme et la peinture d’André Breton, en 1945. Présenté à Paris pour la première fois au Salon d’Automne de 1944, il fut acquis par Maria Martins, la compagne de Marcel Duchamp, sur ses conseils. 

Achat par le musée en 1975.

Informations techniques

Notice #017809

Image HD

Identifiant historique :
B7128
Traitement de l'image :
Image web